Passeport
Nouvelles de Noelle Q. de Jesus
Traduit de l’anglais (Philippines/Singapour)
éditions do, octobre 2020
[Titre d’origine : Blood – Collected stories, publié par Ethos Books (Singapour) en 2015]
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Avec chaleur, tendresse et lucidité, Passeport explore la nostalgie et la définition du chez-soi, les enchevêtrements du cœur, la quête de l’amour véritable, le passage à l’âge adulte, la cruauté de la trahison, l’universalité de la douleur et la perte.
Il y est question d’exil, d’identité et de culture, de tradition et de modernité, de superstitions, de tabous et de secrets, des relations compliquées entre hommes et femmes, entre soi, la famille et la communauté, et entre les générations.
On y rencontre principalement des femmes, de tous âges — fillettes, adolescentes, étudiantes, jeunes femmes, mères, grand-mères — mais aussi quelques hommes et des couples.
Ce sont des histoires écrites avec l’assurance, l’humour, la chaleur d’une écrivaine qui connaît précisément les vies des gens ordinaires, souvent déracinés, qui sont ses personnages. Pourtant, derrière l’apparente simplicité de ces textes, il y a souvent comme une tension dans l’air, un conflit en suspension prêt à éclater.
« Le goût de la tristesse est féroce, comme du sel qui s’acharne sur les lèvres. »
Présentation complète par l’éditeur
Présentation et expérience de traduction à travers la série « Traduire Blood » sur mon blog
Avis de lecture
– Avis de lecture sur Babelio
– «Noelle Q. de Jesus est philippine, née aux États-Unis et résidant à Singapour, et cette triangulation d’identités crée dans sa littérature un décentrement, une friction.
Le recueil, poignant et sans esbroufe, comporte une vingtaine de nouvelles avec en filigrane chez les protagonistes (le plus souvent des femmes) l’envie flottante de se sentir chez soi dans sa famille, son couple, mais aussi dans un pays d’exil où une forme d’aliénation surnage.
Dans “Passeport”, micro-nouvelle titre, l’écartèlement des mondes en présence est flagrant: une bonne philippine travaillant pour une famille de Singapour vient de subtiliser le passeport d’une amie de ses employeurs. Le texte, sous forme d’adresse, laisse transparaître que toutes deux sont mères, mais que celle qui vient de commettre le larcin n’a que ce moyen illégal pour espérer retrouver ses enfants.
Dans “Froid“, Katrina se demande dans quelle mesure le coeur est un muscle qui s’adapte: elle vient d’emménager dans le Midwest, et la sensation d’être gelée de l’intérieur vient jusqu’à empiéter sur ses deux langues, l’empêchant de renvoyer une insulte à un étudiant insolent.
L’autrice capte à merveille les gestes ordinaires et les révoltes à bas bruit et sous l’ambiance de prime abord douce jaillissent souvent des traces d’inconfort ou de mélancolie. »
Focus Vif Belgique (26/11/2020)
– Chronique sur Les Miscellanées d’Usva France (17/11/2020)
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